Des objets a priori anodins, relégués aux chambres d’enfants ou posés sur les étagères du salon, sont devenus le nouveau filon des voleurs. Loin des bijoux et des écrans, ce sont désormais les boîtes de Lego qui s’arrachent, certaines atteignant plusieurs milliers d’euros sur le marché de la revente.
Les Lego, un trésor de plastique qui s’arrache à prix d’or Selon le comparateur idealo.fr, neuf des dix jouets les plus recherchés entre septembre et octobre 2025 sont des coffrets Lego. Les séries sous licences populaires — Disney, Harry Potter, One Piece — trustent le haut du classement. Le set « Train de voyageurs express » de la gamme Lego City a même enregistré une envolée de la demande de 228 % en un mois. Cette flambée s’explique par la rareté orchestrée par des éditions limitées. Dès qu’un set disparaît des rayons, sa cote monte en flèche. Le site Brikland.fr affiche par exemple l’emblématique Death Star de Star Wars à 749,99 €. « Ça devient de l’or en plastique », résume sur BFMTV Arnaud Jean-Pierre, fondateur de la plateforme.
Une cible de choix pour des voleurs de plus en plus organisés Face à ces valeurs en hausse, les cambriolages se spécialisent. TF1 a rapporté le vol de 200 boîtes de Lego au JouéClub de Saint-Doulchard (Cher) dans la nuit du 4 au 5 mai 2025, pour un préjudice total de 15 000 €. « Ils savaient ce qu’ils venaient chercher parce que ce sont des produits très récents et très à la mode qu’ils ont pris », explique le directeur, Cyril Marion. Le phénomène dépasse les frontières. Aux États-Unis, des réseaux dédiés ont été démantelés en Californie et en Pennsylvanie, avec des milliers de boîtes saisies, toujours selon TF1. Problème majeur: les Lego ne comportent aucun numéro de série, rendant leur traçabilité quasi impossible une fois revendus entre particuliers sur des plateformes d’occasion.
Collectionner des Lego, un sport à haut risque Les collectionneurs, eux, redoublent de prudence. Le youtubeur français Brickmitri, suivi par des milliers de passionnés, possède près d’un millier de boîtes, dont certaines valent plusieurs centaines d’euros. « Lego a entretenu le phénomène de collection. Dès lors qu’on n’a pas une pièce dans sa collection, on la recherche. Quitte à y mettre le prix », confie-t-il à TF1. Sur les sites spécialisés, des coffrets scellés dépassent parfois 5 000 €. Par précaution, il a assuré chaque pièce de sa collection.
La marque en plein essor, le jouet devenu actif à protéger Portée par une offre qui séduit au-delà des enfants — bouquets de fleurs en briques, licences cultes, partenariats avec la F1, univers vidéoludiques —, la marque danoise élargit sa base de clients. D’après Les Échos, son chiffre d’affaires a progressé de 13 % en 2024, pour frôler les 10 milliards d’euros. Un succès planétaire qui consacre Lego comme bien de collection et actif spéculatif autant que jouet, donc désormais convoité… et à protéger, jusque dans la chambre des enfants.